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Sécurité civile

L’exemple parfait d’une mauvaise communication en situation d’urgence

14 septembre 2011 by Judith Goudreau Laisser un commentaire

L'histoire a commencé à New York peu après notre arrivée, le jeudi 25 août, avec notre transporteur (les Autobus Greyhound). Le voyage s'est bien déroulé et nous sommes arrivés directement au terminal d'autobus sur la 8e avenue dans Manhattan tout près de Times Square où se trouvait notre hôtel (nous y étions afin de participer aux Jeux Mondiaux des policiers et pompiers – plus de 17 000 policiers et pompiers étaient attendus à New York pour participer à ces compétitions sportives).

Alors, nous avons marché en direction de Broadway avec le sentiment d'être dans un monde où tout est possible, où tout est gros et grand, où personne ne dort, où la diversité passe avant tout….Le lendemain, le voyage s'est gâté un peu en écoutant les nouvelles télévisées : l'ouragan Irène s'en vient directement sur New York! Nous sommes vendredi et nous décidons d'aller tout de même à la cérémonie d'ouverture des Jeux. C'est à ce moment qu'on apprend que les compétitions sont annulées et qu'on ne sait pas si elles reprendront. Retour à l'hôtel, je saute sur le téléphone pour contacter la compagnie de transport Greyhound afin de devancer mon départ qui était prévu pour le lundi matin. De longues minutes pour avoir la ligne et réussir à parler à un agent… Voici un petit aperçu de la discussion :

– Pas de problème madame, vous n'avez qu'à débourser un montant de 50 $ pour modifier votre billet d'autobus.
– Super, me dis-je, alors je pourrai quitter New York dès le lendemain monsieur (en parlant de samedi matin — avant la venue d'Irène)?
– Laissez-moi regarder les horaires….Ah, mon ordinateur me dit que tous les départs de New York sont annulés à cause de la température!
Bien oui…c'est justement à cause de la température que je veux partir d'ici!!!
– Pouvez-vous me dire si les départs reprendront bientôt? Non, il faut vous déplacer pour voir directement au terminal.
– Puis-je aller voir sur votre site Internet pour avoir plus d'information?
– Peut-être, me dit-il!!!!

Ma première déception : le monsieur ne savait même pas ce qui se passait dans son organisation. Il me semble que lorsqu'un ouragan passe dans une région et aura un grand impact sur le service que j'offre, c’est ASSEZ important pour en informer l'ensemble de mes agents qui travaillent au service à la clientèle.

Deuxième déception :Le site Internet de cette compagnie a été incapable de s'ajuster en temps réel pour informer les clients de l'horaire des départs et de l'évolution de la situation. Encore là, il me semble qu'en 2011 le Web est un outil indispensable à toute organisation qui vit une crise ou une situation d’urgence. Peut-être que la firme externe qui effectue les mises à jour Web n'était pas prête à faire face à cette situation, mais il y a plusieurs options que Greyhound aurait pu utiliser, par exemple la mise en place d'un blogue temporaire (qui n'engendre aucuns frais) pour informer les clients des informations les plus à jour concernant l'ouragan et les impacts sur le transport. En tant que cliente, j'aurais aussi aimé savoir ce que l'entreprise fait pour rétablir la situation dans les meilleurs délais. Je suis consciente que l’ouragan est un événement incontrôlable, mais ce n'est pas une raison pour ne pas prendre ses responsabilités et ne pas informer ses clients sur ce qui se passe.

Troisième déception : Bon OK, ils n'utilisent peut-être pas le Web, donc je vais les appeler directement en utilisant le bon vieux système téléphonique! Encore là, l'entreprise n'a pas su répondre à la forte demande. J'ai passé plusieurs heures (au moins 2 h 30) au bout du fil, en attente d'une réponse. Et ce, à toutes les fois que je voulais avoir une nouvelle information. Je considère qu'une entreprise de transport aurait dû avoir un plan de mesures d'urgence et planifier qu'une situation semblable occasionnerait un surplus d'appels. Une ligne d'urgence aurait sans doute été appréciée des milliers d'usagers qui demandaient des réponses à leurs interrogations.

Quatrième déception :Même en me déplaçant au Terminal d'autobus, les agents n'étaient pas tous au courant et s'empressaient de nous dire un peu n'importe quoi pour qu'on "débarrasse" la place ! Aucune empathie, aucune compréhension….un "je me fous royalement de ce qui vous arrive" !!! En plus, le dimanche soir, on nous a dit que les autobus reprendront le service normal le lundi matin. Nous sommes donc arrivés très tôt et attendus quelques heures avant de partir…15 minutes avant le départ, à 7 h 45, un agent est venu nous dire qu'aucun autobus ne partira ce jour-là!

Ma conclusion de cette expérience est simple : l'entreprise Greyhound n'a aucun plan d'urgence et par le fait même est incapable d'ajuster ses communications en fonction des événements qui surviennent hors de leur contrôle. Pourtant, plusieurs moyens de communication faciles à mettre en place auraient réduit l’incertitude qui planait à ce moment. Grâce à cette planification, l'entreprise aurait atteint un double objectif : en plus de fidéliser sa clientèle, elle aurait pu maintenir sa réputation et son image auprès de la collectivité.

P.-S.Nous avons réussi à revenir au Québec. Le lundi soir, vers minuit, nous avons fait un petit tour au Terminal (sans trop d'espoir). À ma grande surprise, un agent qui avait l'air au courant de la situation m'a confirmé que les horaires recommenceraient le lendemain (le mardi). Nous étions donc à la porte du Terminal d'autobus le mardi matin à 5 h 15 pour être assurés de prendre le premier départ à 8 h.

Classé sous :Communication des risques, Communication en situation d'urgence, Gestion, Relations publiques Balisé avec :Communication des risques, Communication en situation d'urgence, Médias sociaux, Sécurité civile, Urgences

Le citoyen au coeur de la sécurité civile

7 septembre 2011 by Judith Goudreau Laisser un commentaire

Lorsqu'on parle de communication de crise ou de communication du risque en sécurité civile, on oublie souvent un acteur essentiel qui est au coeur du récit et qui a un impact sans précédent sur l'évolution de la situation : la population (source : MAROUN-TARAUD Natalie, HEIDERICH Didier). En effet, elle a le pouvoir de faire tourner une situation d'urgence en une crise majeure.

Avec les nouveaux outils de communication (médias sociaux, forum de discussion, etc.) qu'il possède, le citoyen a maintenant l'occasion de donner son opinion sur les événements de son entourage. Une rumeur peut donc se déclencher et créer une panique ayant une incidence majeure sur le cours des événements.

En situation d'urgence (inondations, accidents industriels ou autres événements qui touchent la sécurité des citoyens), les municipalités, par exemple, doivent de plus en plus faire face à cette nouvelle réalité et impliquer le citoyen comme une personne active sur le plan du contenu de la communication. Le citoyen n'est plus un simple récepteur de l'information, mais un acteur important dans la transmission de l'information et dans la protection de la population.

Depuis plusieurs années, les citoyens ont des outils à porter de main qui leur permet de devenir des journalistes en soi : médias sociaux, téléphones intelligents, ordinateurs portatifs sont des moyens accessibles à tous pour intervenir au plan de la communication en situation d'urgence. Les médias sociaux sont donc des outils essentiels (mais non les seuls) pour une communication efficace, et les villes ont le mandat de les intégrer dans les plans de communication en situation d'urgence. La mission Communication du plan de sécurité civile des municipalités n'est pas complète tant qu'elle n'intègre pas ces nouveaux moyens et canaux de communication. J'entends plusieurs personnes réticentes à mes propos me dire : "ma municipalité compte seulement 2000 habitants, et la majorité de ces personnes ne sont pas connectées aux réseaux sociaux". Voici ce que je réponds : en situation d'urgence ou de crise, il faut penser plus globalement (l'intervention se fait localement, mais la communication doit être considérée dans son ensemble et inclure différents publics). La municipalité ne s'adresse pas uniquement à ses citoyens, mais à l'ensemble de la population qui a un regard sur l'événement (médias, familles, etc.).

Je termine cet article en disant que : "l'ontologie des crises nous montre qu'une population avisée réagit mieux en situation critique" (Heiderich). La communication du risque devient donc la réponse pour prévenir plusieurs crise en sécurité civile. Qui blâmer quand la situation dérape… lorsqu'une population n'a jamais été préparée à faire face à une situation d'urgence ou de crise ?

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Un engagement à communiquer les risques

27 avril 2011 by Judith Goudreau Laisser un commentaire

Six maires de la Mauricie ont signé la Charte municipale de la communication des risques. Cette charte est une initiative régionale du premier Forum sur la communication des risques de l'Agence de la Santé et des Services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec auquel je participais aujourd'hui.

Quand on sait que communiquer les risques liés aux matières dangereuses n'est pas un sujet très sexy pour un élu (quoi qu'essentiel dans une société qui prône des valeurs de responsabilités citoyennes et de transparence), ces municipalités ont fait le choix d'OSER…

Les municipalités de Trois-Rivières, Shawinigan, Nicolet, Victoriaville, Bécancour et Champlain se sont donc engagées à :

  • identifier les risques présents sur leur territoire;
  • ajuster leur plan d'urgence pour mobiliser et mettre à contribution les citoyens;
  • mettre en oeuvre des stratégies et des moyens efficaces pour communiquer à toute la population les risques liés aux matières dangereuses.

Comme mentionné dans la Charte :

Parce que la municipalité est le palier politique le plus près des citoyens et joue un rôle essentiel concernant leur sécurité […] sera progressivement instaurée une communauté responsable et engagée, prévenue des risques présents dans son entourage, préparée à y faire face et soutenue par la municipalité qui saura la mobiliser au besoin. L'Agence mettra le texte intégral de la Charte à www.forum2011.qc.ca.

Espérons que cette démarche saura inspirer d'autres municipalités au Québec, et qu'elles prendront des mesures concrètes pour amorcer un dialogue avec leurs citoyens.

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La communication dans un contexte de sécurité civile

5 avril 2011 by Judith Goudreau Laisser un commentaire

Logo de la sécurité civile

La communication d'urgence ou de crise est un domaine de pratique très prisé en relations publiques. On a qu'à se souvenir de la télésérie Mirador pour constater qu'il faut souvent une bonne stratégie afin de rétablir une réputation ou de s'assurer que la marque d'un produit ne soit pas détruite par une fausse rumeur ou même par une erreur du plus haut dirigeant. Ce qui demande une bonne connaissance des enjeux liés à l’entreprise et des ressources humaines et matérielles pour rétablir la situation en évitant le plus possible les dommages pour l’entreprise.

Logo de la Sécurité civileEn matière de sécurité civile, la communication en situation d'urgence ou de crise doit être traitée de façon très différente. Les enjeux de communication sont nombreux et il en revient (dans la plupart des cas) aux municipalités le fardeau de mettre en place l'ensemble des mesures et des moyens pour éliminer ou réduire les risques présents sur leur territoire, d'avoir des outils de communication efficaces pour répondre aux besoins des citoyens, d'avoir des mesures d'intervention pour protéger les personnes et les biens et de prévoir des mesures de rétablissement.

Dans cette optique, la communication aborde donc des aspects différents de la gestion des marques ou des réputations, et surtout très spécifiques puisque le citoyen est au coeur d'une démarche qui s'organise en collaboration avec plusieurs acteurs du milieu municipal, gouvernemental, industriel, etc. C'est ce dont j'aborderai dans mes prochains articles. En voici un aperçu :

  • La perception des citoyens face aux risques et aux situations d'urgence.
  • La concertation des acteurs impliqués dans la crise.
  • L'importance de développer la connaissance des risques.
  • Les outils et les moyens de communication utilisés en situation d'urgence.
  • Les médias sociaux dans le contexte particulier de la sécurité civile.
  • L'importance de mettre en place des mécanismes d'évaluation et de suivis dans le but d'ajuster les actions de communication

À très bientôt pour d'autres réflexions sur la communication et les relations publiques dans le contexte de la sécurité civile au Québec.

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Formation en sécurité civile

17 mars 2011 by Judith Goudreau 2 commentaires

Depuis cet été, la Croix-Rouge canadienne, Division du Québec offre une formation en sécurité civile qui s’adresse à tous les gestionnaires municipaux, aux responsables des communications (et leurs substituts), aux responsables de mission en sécurité civile et à toute autre personne qui sera appelée à gérer une crise ou une situation d’urgence.

Cette formation favorise le développement de compétences des intervenants locaux et régionaux dans le processus de gestion de sinistre et de situations d’urgence.

Les cours offerts dans cette formation sont très diversifiés : Introduction à la sécurité civile, Communication en situation d’urgence, Organisation d’un centre de coordination d’urgence,  Coordination d’un site de siniste, et bien d’autres…

Pour ma part, je donne le cours Communication en situation d’urgence dont le but est d’expliquer et de démontrer aux participants les meilleures stratégies de communication lors d’un sinistre, en fonction de la situation et des publics visés.

Au terme de cette formation, les participants seront en mesure de :

  • expliquer le contexte particulier relié aux communications en situation d’urgence;
  • identifier les premiers gestes à poser pour établir sa crédibilité comme organisme responsable;
  • identifier, à l’interne et à l’externe, les personnes et les organismes avec lesquels l’établissement d’une stratégie de communication est nécessaire;
  • décrire différentes stratégies efficaces de cueillette d’information;
  • discuter des stratégies adéquates et efficaces en matière de communication en situation d’urgence;
  • expliquer les étapes nécessaires à la tenue d’activités de communication en contexte de sinistre majeur (conférences de presse, points de presse, communiqués, etc.);
  • discuter de critères d’évaluation de la qualité des communications lors d’une situation d’urgence.

Pour répondre à l’ensembre de ces objectifs, les participants seront appelés à réaliser certains exercices pratiques reliés à la théorie et aux mises en situation vues en classe.

Les cours sont flexibles, s’adaptent à la réalité des participants et sont offerts partout au Québec (selon la demande des organisations et des municipalités). Les formateurs se déplacent dans les différentes municipalités qui en font la demande. Habituellement, les groupes sont formés d’environ 15 personnes.

Si cette formation intéresse certains membres de votre organisation ou municipalité, contactez le responsable de l’Unité de formation en sécurité civile à la Croix-Rouge, monsieur Jacques Grégoire au 514 362 2930  poste 2947 ou Jacques.gregoire@croixrouge.ca.

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La question des plans

18 janvier 2011 by Judith Goudreau Laisser un commentaire

J’aime lire Patrick Lagadec au sujet de la communication des risques et de crise, mais surtout je vois sa pensée (et la manière de gérer les crises en général) évoluée sur la préparation aux urgences. Dans un de ses derniers articles (en avril 2010), il oppose les forces et les pièges des plans de crise (d’urgence).

Il met la table en affirmant que :

Aujourd’hui, tandis que le monde devient de plus en plus complexe, soumis à des turbulences croissantes – en raison, notamment, de connectivités de plus en plus denses – , le plan tend à s’imposer comme référent et gage de sécurité. C’est l’antidote à la  turbulence.
[…] Mais le plan peut aussi se transformer en piège. Le danger est tout autant de n’avoir aucun effort de planification préalable que de succomber à l’effet de fascination de l’outil.

Il poursuit son article en mettant de l’avant les forces du plan :

  • Protection (nous donne des repères pour enligner nos actions dans la crise).
  • Cohérence (réduit la confusion des responsabilités, des compétences et de l’utilisation des ressources).
  • Ancrage (nous donne des repères dans les scénarios de réponse possible).
  • Précision (permet d’analyser les points faibles de l’organisation et la dynamique de celle-ci).
  • Efficacité (permet de répondre rapidement face à l’urgence si les acteurs maîtrisent bien tous les éléments du plan).

En opposition à cela, il note un certains nombres de pièges qui devront être considérés par les organisations afin de bien ficeller leur préparation aux imprévus d’une urgence ou d’une crise :

  • Plan papier (la rédaction vient trop souvent prendre le dessus sur la réflexion – on veut le plus beau plan, bien rédigé et graphiquement attrayant).
  • Réponses codifiées (souvent ne nous permettent pas d’user de notre propre réflexion à faire face aux imprévus et aux surprises).
  •  Hypothèses erronées (trop souvent les responsables veulent « commander et contrôler » sans prendre en considération la réalité des populations ou les gens qui sont impliqués dans la crise).
  • Négation de l’imprévu (on cherche trop souvent à confirmer les hypothèses des plans plutôt que se tourner vers une zone d’inconfort qui reflète davantage l’état de la crise).
  • L’oubli du stratégique (en se réconfortant dans les prescriptions du plan, les dirigeants oublient trop souvent de prendre en main rapidement la crise et de la « piloter » avec leur équipe.

Comme le dit en terminant l’auteur, le plan doit être un « outil précieux pour les décideurs, mais ne doit pas devenir la tête de pont de la crise ».

Référence : www.patricklagadec.net

Classé sous :Communication des risques Balisé avec :Crise, Plans, Sécurité civile, Urgences

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