Hier (le 16 février 2012), moi et Guylaine Maltais étions au Colloque annuel sur la sécurité civile. Nous avons fait deux représentations (salle comble) de l'utilisation des médias sociaux dans un contexte de sécurité civile (communication de risque et d'urgence).
Durant les deux séances (et après), nous avons discuté avec les participants qui nous ont fait part des principaux obstacles à l'intégration des plateformes interactives en sécurité civile. Voici, en vrac (et rédigé à chaud) une synthèse de ces réactions :
- Le volet psychosocial semble être une préoccupation. En effet, lors de sinistre, une personne "branchée" sera-t-elle mieux protégée qu'une personne plus vulnérable et éloignée des réseaux sociaux ?
- Les intervenants semblent prêts à intégrer les médias sociaux, mais les grandes organisations sont plus lentes à embarquer dans la vague.
- Plusieurs personnes font mal la part des choses entre l’utilisation personnelle et l’utilisation professionnelle.
- Ils pensent aussi que beaucoup d’argent doit être investi pour une intégration réussie.
- Les intervenants d’urgence sont très intéressés et curieux de voir jusqu’à quel point les médias sociaux peuvent être utilisés dans les sphères d’intervention et de coordination (alerte à la population, évacuation, confinement, coordination avec les partenaires, etc.)
- Ils pensent encore trop que seuls Facebook et Twitter existent.
- La peur d’avoir à gérer un grand nombre de commentaires négatifs est encore présente.
- Les intervenants sous-estiment l'importance de la charte, de la politique d’utilisation et de la nétiquette.
Il s’agit là de ma perception des différents points de vue des participants à ce colloque. J’espère sincèrement qu’avec ma collègue, nous avons pu transmettre plusieurs pistes de solutions, mais surtout une ligne directrice pour commencer une démarche de communication interactive sans provoquer trop de remous dans l’organisation.
Journal La Presse, 23 janvier 2012.
Louise Murray dit
Bravo, bon article.
Guylaine Maltais dit
Je partage tes réactions à chaud!
Voici celles que j’ajouterais. Hier, j’ai senti que plusieurs personnes de ces deux auditoires (j’ai encore l’image dans ma tête de cette salle complètement remplie), ont pris conscience de certaines choses : d’abord, qu’il y a actuellement un TGV en route et qu’ils doivent absolument y sauter à pieds joints! Ils semblent aussi avoir compris qu’il ne s’agit pas d’une mode et que, bien implantés et intégrés par la masse populationnelles, ils sont là pour rester.
Par notre travail, nous avons su démontrer la robustesse de ces outils en période fort critique, nous avons fait tomber des mythes. Si nous devons faire un état de situation dans un an, nos participants auront du lobbying à faire dans leur organisation afin de pouvoir commencer à réellement intégrer les médias sociaux dans leurs démarches de sécurité civile, afin que nous puissions parler de leurs expériences avec eux.
Il n’en demeure pas moins, que LA question à se poser, pour chacun d’eux c’est : quel est mon objectif d’utilisation? Car il n’est pas question de dédoubler le contenu de leur site Internet, mais bien d’outils complémentaires et interactifs.
N’oublions pas que les changements se font tranquillement, mais bien humblement, à l’avant scène hier, j’ai senti comme un vent de changement…
Ceci dit, chère collègue, ce fut un vrai plaisir de partager ces moments avec toi et maintenant, il nous appartient de continuer à démontrer, que ce train ne s’arrêtera pas à la prochaine station.
Guylaine
Marc Nolin dit
J’ai bien apprécié votre atelier. Je crois que le manque de confiance envers l’intelligence des citoyens est encore le frein le plus important au passage au potentiel des réseaux sociaux. Plusieurs n’y voient que du bruit, du bla bla inutile. Pourtant, prenons le téléphone par exemple… le bla bla inutile occupe certainement 90 % de ce qui se transmet par ce moyen… et ce, depuis son invention par G. Bell. Mais lui, il savait que le 10 % restant était ce qui compte, ce qui pouvait révolutionner véritablement la société. Avec les médias sociaux, c’est exactement la même chose, 90 % de bla bla, mais un 10 % d’opportunité pour changer véritablement nos manières de communiquer, et éventuellement d’agir.
Marc Nolin
Judith dit
Merci. Espérons que nous ferons assez de bruit (par nos modestes interventions) pour changer ces façons de communiquer !